…en train de rêver…

En faisant le ménage sur mon disque dur (qui a le cœur tendre que j'ai et la mémoire que je ne saurais avoir), j'ai retrouvé cette photo et les souvenirs qui vont avec… C'était le samedi 3 juin 2006 à 18h54 (c'est mon ordinateur qui me l'a dit)… je me rendais à la Foire de Bièvres (la plus importante foire à la photo sur cette planète) où j'allais rencontrer Pierre Brochet (il faudra que je vous en parle de ce Pierre là, 85 ans, grand spécialiste du procédé photo au charbon… et de la gravure héliographique… un personnage !… et quelle passion pour la photo !). C'est une photo volée, je n'aurais jamais osé la prendre si la fille ne s'était pas endormie, mais finalement c'est mieux qu'elle dorme, pour l'ambiance ferroviaire… le train, ça berce ! Ce qui me plaît c'est la frontière marquée entre les deux univers, intérieur et extérieur, et la part que j'ai pu accorder à chacun : si je cadrais plus à gauche, j'avais dans le champ le siège devant moi qui nous séparait… je me suis donc naturellement tourné vers la droite… pour une fois ce n'est pas le hasard qui a bien fait les choses, mais la nécessité… Il y a souvent des rails sur mes photos, ou des flaques d'eau, plus rarement des filles, même endormies… qu'en pensez-vous docteur Freud ? Photo prise quelque part entre St-Etienne Châteaucreux et Lyon La Part-Dieu.

Comments

[Momo]

J'aime cette photo, avec les deux univers qui, pour moi se répondent: le "personnage" est tourné vers son intérieur, vers le passé, et ce paysage ou la vie s'en va sur des rails.

Dans les deux cas, comme une fatalité, mais en même temps les courbes(celle du visage penché et celles du rail) donnent de la douceur à cette "Nostalgie des Rêves Perdus".

PS: toutes ressemblance avec des personnes existantes relève uniquement du haZard...


Momo

[bod]

Les rails louvoient, on imagine être bercé avec lenteur.

Chut! ... j'entends le bruit des rails.

[François]

Ta photo me rappelle un voyage en train la Rochelle-Paris : en face de moi, une jeune femme a tricoté pendant tout le voyage et j'ai regretté de ne pas avoir l'oeil photographe pour en préserver l'image. Je me suis chantonné (in petto, pour ne pas effaroucher l'instant volé!) la chanson de Brassens, "les passantes" où il dit : "... à la compagne de voyage, dont les yeux, charmant paysage, font paraître court le chemin..."
Bon voyage